Mardi matin, petit-déjeuner avec Louis Gallois, président directeur général de la SNCF. La France a la chance, dans cette période de doute et de perte de repères, d’avoir, à la tête de ses grandes entreprises publiques, des hommes – et des femmes – de grande valeur. Anne-Marie Idrac, à la RATP, Anne Lauvergeon, à Areva, Louis Schweitzer qui vient de quitter Renault, et d’autres, ont en commun avec Louis Gallois, une culture du résultat, un souci du client, et de l’usager, une volonté d’innovation, un sens de la compétitivité et des gains de productivité, qui forcent d’autant plus l’admiration que leur formation au service public ne les avait pas préparés à une telle révolution managériale. Nous ne sommes plus en 1948, à l’époque où, pour se déplacer, il n’y avait que le train et la bicyclette. La technique a, pendant cinquante ans, régné en maître sur les 500 000 cheminots qui ne sont plus que 165 000. Les défis sont permanents. Il faut gérer la complexité dans tous les domaines, y compris dans celui des ressources humaines… Sans « langue de bois », sans peur et sans états d’âme, Louis Gallois exprime sa passion pour cette entreprise, ses exploits techniques, son passé glorieux qui a souvent retardé son développement, ses difficultés culturelles à aller vers la concurrence totale qui est inexorable. « Il est urgent », dit-il, « de redéfinir le service public pour le concilier avec le résultat financier ». Après cet entretien, on repart du bon pied, rassuré, malgré la grève qui ne concerne que quelques conducteurs..
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