Je me souviens que le 16 juin 1982, à Bilbao, la France avait complètement manqué son premier match de Coupe du monde contre l’Angleterre. Il faisait ce jour là une chaleur épouvantable dans la capitale de la Biscaye. Le Journal du dimanche avait affrété un avion pour inviter un certain nombre de personnalités à assister à ce premier match. Nous avions déjeuné dans une très belle auberge à une vingtaine de kilomètres de Bilbao. Je me souviens que pour tuer le temps après le repas, nous bavardions par petits groupes dans le parc. A un moment donné, Etienne Mougeotte, entouré de Jean Luc Lagardère, Yves Sabouret et quelques autres, nous avaient dit : « Ne vous retournez pas, je vais vous commenter la scène ! » J’entends encore nos rires quand Etienne Mougeotte nous a décrit avec talent et précision le spectacle qui se déroulait sous ses yeux ébahis. Merlin, le promoteur immobilier, qui sévissait à l’époque sur les côtes de France, était, en chemise et bretelles, en train de vider sa vessie devant un bosquet de ce magnifique parc, au vu et au su de tous les invités, comme il avait sans doute coutume de le faire en pareille circonstance. C’était un client important du Journal du dimanche. Je ris encore en écrivant ce billet.
En arrivant au stade de San Mames, la célèbre « cathédrale » où joue habituellement l’Athletico de Bilbao, la chaleur était insupportable. Nous n’avons pas ri longtemps. A la première minute de jeu, l’Anglais Bryan Robson « fusillait » le gardien de but français Ettori. Nous étions venus confiants, assister à la première victoire le l’équipe de France qui s’était soigneusement préparée à Font-Romeu, au lycée climatique dirigé par mon condisciple au lycée d’Angoulême, Jean Férignac, longtemps gardien de but et capitaine de l’équipe de France de handball, qui en était le proviseur. Nous étions consternés. Les Français ont perdu ce jour-là par 3 buts à 1 mais on connaît la suite, trois semaines plus tard ils étaient en demi-finale contre l’Allemagne. J’écris ce billet quelques minutes avant le match France – Suisse avec la conviction que si notre équipe a de la valeur, elle peut aller loin dans la compétition, même si elle perd ce soir.
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