80e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944


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Quelques jours avant le 74e anniversaire du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, nous nous étions rendus, avec des amis, sur un certain nombre de lieux de mémoire, entre la Pointe du Hoc et Pegasus Bridge. Il faisait un temps exceptionnellement beau, la mer était bleue, un petit vent frais atténuait les rayons d’un soleil déjà très chaud à cette saison. J’avais, le 13 mai 2018, raconté cette journée sur ce blog. Je me demandais, à la fin de ce récit, ce que les enfants, notamment Alice, la plus jeune, retiendraient de cette journée.

Le 11 avril dernier, cinquante-six jours avant le 80e anniversaire, j’ai proposé, pendant la période des vacances scolaires, que nous consacrions une journée à revoir deux sites particulièrement symboliques de ce qui s’est passé le 6 juin 1944, sur la côte normande. Alice, très bonne élève, est en 3e. La Deuxième Guerre Mondiale est au programme d’histoire. Elle se souvenait qu’en 2018, nous avions passé un long moment dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, situé au sommet de la falaise qui domine la plage d’Omaha Beach. J’avais promis 10 euros à celui – ou celle – qui trouverait les tombes des frères Niland. (parcelle F, rang 15, croix 11 et 12) et 5 euros seulement (c’était en principe plus facile) pour la tombe du général Théodore Roosevelt Junior, le fils ainé du président des États-Unis. Ils avaient un quart d’heure et les smartphones étaient autorisés. Les enfants étaient partis comme une volée de moineaux. Alice n’était pas la dernière. Les grands, 14 et 16 ans cherchaient les emplacements sur internet. Guillaume était revenu très vite nous dire que l’accès au carré dans lequel se trouvent ces tombes était interdit pour ne pas détériorer la pelouse, après la forte pluie qui était tombée la veille.

Jeudi dernier, nous nous sommes d’abord rendus à Arromanches qui avait été libéré dès le 6 juin au soir. Ce qui s’est passé sur ce site, dans les premières heures qui suivirent le débarquement, fut déterminant. Le succès de l’opération Overlord dépendait, en effet, en grande partie, de la capacité d’acheminer très rapidement, et en grande quantité, des soldats, du ravitaillement et du matériel. Il était nécessaire de disposer, très vite, d’un port artificiel, en eau profonde. Sans la construction de ce port, à Arromanches, le débarquement aurait été très difficile, les ports du Havre et de Cherbourg, très défendus, étant aux mains des Allemands. Churchill, dès le 30 mai 42, avait demandé à Lord Mountbatten de faire étudier la construction de jetées flottantes : « Elles doivent monter et descendre avec la marée. Il faut résoudre le problème de leur ancrage. Faites-moi connaître la meilleure solution. » Les différents composants furent construits en Grande Bretagne, remorqués à travers la Manche et assemblés sur place. En un temps record, un port artificiel, constitué de routes flottantes et de plates-formes de déchargement, qui montaient et descendaient avec la marée, fut construit.

Très réussi, sur le plan pédagogique, le musée du Débarquement retrace l’histoire de ce port artificiel conçu et réalisé dans le plus grand secret. Ce musée est le premier musée qui fut ouvert pour commémorer le 6 juin 1944 et la bataille de Normandie. Inauguré le 5 juin 1954 par Monsieur René Coty, président de la République, le musée a remarquablement été restauré et agrandi en 2023. Je recommande vivement cette visite. Nous n’avons pas pu profiter de la vue sur la plage, qui est très belle. La marée, haute, assez forte, ces jours-ci, la recouvrait entièrement.

Nous nous sommes rendus ensuite à Ranville, au Pont de Benouville, connu, depuis le 6 juin 1944, sous le nom de Pegassus Bridge.

À 0 h 16, le 6 juin 1944, trois planeurs Horsa, qui transportaient chacun une trentaine d’hommes, se sont posés en silence à proximité du pont basculant sur le canal de Caen à la mer, sans attirer l’attention des soldats allemands chargés de le garder. Sous le commandement du major John Howard, les hommes de la 6 th Airborne Division (6e division aéroportée britannique) qui portait l’emblème du Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque, ont été les premiers soldats alliés à poser le pied sur le sol de France. Leur mission consistait à prendre le contrôle de ce pont qui constituait un objectif stratégique. Si le pont avait été détruit, par les Allemands, la division aéroportée britannique parachutée à l’est des plages du Débarquement aurait été isolée et privée de ravitaillement. Si les Allemands avaient conservé le contrôle du pont, les Alliés auraient probablement eu à subir une contre-attaque de chars d’assaut sur les plages. Ceux qui ont vu le film Le Jour le plus long, se souviennent des soldats franchissant le pont au son de la cornemuse écossaise du piper Bill Millin sur l’air de Blue bonnets over the border. Le pont a été remplacé par un nouveau pont basculant identique, plus long, en 1994. Il a été inauguré lors du cinquantième anniversaire du débarquement de Normandie. L’ancien pont est visible dans l’espace vert qui entoure le musée du Pegasus Bridge à quelques mètres du canal et du nouveau pont. Un musée, qui retrace l’exploit militaire, est également intéressant à visiter.

Le port artificiel d’Arromanches et Pegasus Bridge, deux des hauts faits de la journée historique du 6 juin 1944.


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Commentaires

5 réponses à “80e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944”

  1. Avatar de Bernard Roth
    Bernard Roth

    Tres intéressant
    Architecte du musée : Nicolas Kelemen.

  2. Avatar de Bernard Roth
    Bernard Roth

    Architecte du musée : Nicolas Kelemen.

    1. Avatar de Michel Desmoulin
      Michel Desmoulin

      Merci Bernard, pour cette précision

  3. Avatar de LE DANTEC
    LE DANTEC

    Cher Michel,
    C’est par Jean-Pierre Alba, qui m’a relayé ton dernier article, que j’ai appris l’existence de ton blog. Bravo pour ces articles, très intéressants et variés.
    Je souhaite, si possible, recevoir tes futures articles à mon adresse mail ci-dessous.
    Bien amicalement.
    Jean-Yves LE DANTEC

    1. Avatar de Michel Desmoulin
      Michel Desmoulin

      Cher Jean-Yves
      Merci pour ton message et très heureux d’avoir ainsi de tes nouvelles. J’espère que vous allez bien. Je fais le nécessaire pour que tu figures dans la liste des abonnés à ce modeste blog. Dany se joint à moi, pour vous exprimer notre très fidèle amitié. Michel

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