« Les difficultés, c’est maintenant ! »


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 Invité par Michel Denizot, sur Canal+, à imaginer la « Une » du Figaro le 7 mai, si la présidentielle lui était favorable, François Hollande avait «écrit : « Les difficultés, c’est maintenant ! » paraphrasant la confidence de Léon Blum en 1936 : « Enfin, les difficultés commencent ! »

Le nouveau chef de l’Etat sait mieux que personne ce que vont être les épreuves qui l’attendent. Il sait parfaitement qu’il n’y aura pas d’ « état de grâce ». Madame Merkel, Monsieur Obama, les marchés financiers, les agences de notation, vont exiger que la France retrouve rapidement le sens des réalités. Gérer à la fois les espérances des Français et la pression internationale ne sera pas de tout repos.

Dans une ultime déclaration, très digne, humaine et républicaine, unanimement saluée, Nicolas Sarkozy a souhaité bonne chance à François Hollande. Contrastant avec le ton qui était le sien pendant la campagne, cette déclaration, qui met un terme à sa carrière politique, a probablement suscité bien des regrets et des remords chez ceux qui, en définitive, avaient renoncé à le soutenir et à l’aider comme il l’avait demandé à la fin de chaque discours. Sa pratique du pouvoir, son inlassable énergie, ses excès aussi, auront finalement fasciné autant qu’agacé.

Le pays, fatigué, a préféré un homme compétent, mais modeste, rassembleur, mais pugnace et cohérent, souriant, juste et mesuré, dans l’espoir de traverser avec lui, plus paisiblement, la grave crise qui est encore devant nous. Les Français ne doivent pas se faire trop d’illusions, le programme du nouveau chef de l’Etat, n’a pas pour but de « changer la vie », mais de faire en sorte qu’ils aient le sentiment que les efforts nécessaires seront équitablement partagés.

Restaurer et maintenir la confiance, devront être le souci constant de François Hollande. Héritier de Jacques Delors, de François Mitterrand, de Pierre Mendès France, de Lionel Jospin, il devra démontrer que son art de la synthèse est plus qu’une légende. A la tête d’un pays affaibli, très divisé, installé dans le déni, le nouveau président de la République devra montrer aussi des qualités de pédagogue pour que la France accomplisse avec courage et lucidité les changements majeurs dont elle ne pourra pas faire l’économie.

La déflation, et son cortège de malheurs, menace si les problèmes que posent l’absence de croissance, la mondialisation, la désindustrialisation, le chômage, les dettes souveraines, l’existence d’une zone euro, ne trouvent pas des solutions qui ne peuvent plus être différées. La population est d’autant plus anxieuse qu’elle est consciente que la France décroche. Son modèle économique, fondé sur la consommation, financée par des transferts sociaux record, n’a aucun avenir. Il doit être réformé, plus productif, plus compétitif, plus économe. Cette modernisation du modèle économique ne sera possible que si un nouveau contrat social restaure le « vivre ensemble ». La contractualisation, les pactes, c’est la spécialité de François Hollande. A lui de démontrer maintenant son talent.

En attendant, profitez bien des prochaines journées, elles seront de courte durée mais ce seront les meilleures

 


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