La plus folle journée depuis le début de la Ve République


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Le chef de l’État, vexé, après la déculottée que venait de prendre son camp aux élections européennes, a, sans se donner le temps de la réflexion, fait le choix de « renverser la table », malgré les conséquences que cette décision entraînerait inévitablement. Une table qui pourrait bien lui retomber dessus ! Excédé par la situation politique intérieure bloquée, qui ne permettait pas de construire des coalitions, le Président a pris, avec sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le risque fou d’avoir à proposer à la gauche de la gauche ou à la droite de la droite, le soin de constituer un gouvernement et de tenter de recueillir une majorité sur son programme. Son allocution inattendue a constitué le fait générateur de la plus folle journée, depuis le début de la Ve République.

Je n’ai malheureusement pas le talent de Beaumarchais pour raconter la « Folle journée » qui nous a été offerte en spectacle. Je le regrette. Les événements, la succession des déclarations, les tractations, les trahisons, les mensonges, les arrière-pensées, les intérêts particuliers, les coups de billard à trois bandes… Certains épisodes, furent de véritables scènes de comique de répétition. Les mots, les injures, les insultes, qui ont fusé, valaient les meilleurs moments de La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro », cette comédie au rythme endiablé, avec ses coups de théâtre, ses rebondissements, qui dénonce les privilèges de la noblesse, en général et de l’aristocratie, en particulier. La pièce de Beaumarchais est une parodie, une satire, qui doit son succès à une succession d’intrigues, à une peinture des mœurs et des caractères de l’époque. La première représentation, le 27 avril 1784, au théâtre de l’Odéon, est mémorable.

L’annonce de la dissolution, dès que le résultat des élections européennes a été officiel, a surpris tout le monde, y compris Marine Le Pen, qui pourtant la réclamait. Dans les heures qui ont suivi, les Français ont assisté à une réaction en chaîne, un séisme, dans le paysage politique, qui, en chamboulant tout, s’est très vite transformé en comédie et parfois même en tragicomédie. Emmanuel Macron s’est rapidement rendu compte qu’une explication de sa décision était aussi nécessaire qu’urgente. Sous la forme d’une conférence de presse, assez lugubre, après avoir « laissé retomber la poussière », Emmanuel Macron a admis que la victoire du Rassemblement national aux élections européennes était « un fait politique qu’on ne saurait ignorer« . Il a reconnu sa « responsabilité » de ne pas avoir « apporté une réponse » suffisante aux « inquiétudes« . Il a fait, devant les 180 journalistes accrédités, le constat que la majorité relative dont il dispose « a rendu l’action moins lisible et n’a pas permis de bâtir des coalitions durables« . Il a rappelé « l’attitude de certains députés de la France insoumise » semant un « désordre parfois constant » à l’Assemblée nationale et que certains d’entre eux s’étaient « rendus coupables d’antisémitisme » et « d’antiparlementarisme ». Il a dit avoir « pris acte d’un blocage » à l’Assemblée nationale et en a conclu que seule la dissolution pourrait « permettre la clarification des positions et des valeurs et qu’apparaissent au grand jour« , les « alliances contre nature » incapables de gouverner« . Il « assume totalement d’avoir déclenché un mouvement de clarification » en dissolvant l’Assemblée. « Quand 50 % des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l’Assemblée, vous ne pouvez pas leur dire ‘on continue comme si de rien n’était’. Il veut  » qu’il y ait un gouvernement qui puisse agir pour répondre à la colère, aux urgences« . « Si les gens ont peur » qu’un Premier ministre d’extrême droite soit nommé à Matignon, « eh bien le sursaut, c’est pour maintenant« .

La tragicomédie en six actes peut se résumer ainsi, avec ses principaux faits et citations :

Acte ILa dissolution « pour une clarification » !

Préparée dans le plus grand secret, l’allocution d’Emmanuel Macron, dimanche 9 juin à 20 h 58, annonçant à la télévision, la dissolution de l’Assemblée nationale, a provoqué un choc, un séisme, aux conséquences impossibles à évaluer. Tous les acteurs ont été pris de court. Chez Bolloré, Marine Le Pen, Éric Zemmour ; chez les alliés de la majorité, Édouard Philippe, François Bayrou. Les membres du gouvernement n’ont appris la nouvelle que vers 19 h 15, lors d’une réunion à l’Élysée. Le pupitre et les micros étaient déjà installés dans la cour d’honneur de Matignon pour une allocution que le Premier ministre n’a jamais prononcée. Jordan Bardella, Marine Le Pen réclamaient la dissolution, mais n’y croyaient pas. Ils se disent prêts, mais ne s’attendaient pas à repartir aussi vite en campagne pour des législatives, convoquées pour les 30 juin et 7 juillet.

Acte IILa trahison du président des Républicains

Coup de tonnerre à droite. Au journal de TF1, le président des Républicains, Éric Ciotti, sans en parler à personne, sauf à Vincent Bolloré, annonce que son parti doit conclure « une alliance avec le RN, ses candidats, avec tous ceux qui se retrouvent dans les idées de droite, dans des valeurs de droite ». « Je souhaite que ma famille politique aille dans ce sens. Cette initiative est immédiatement saluée par Marine Le Pen.

Acte III Les réactions des « chapeaux à plumes ». Éric Ciotti se barricade au siège du parti pour empêcher une réunion de se tenir. La réunion du bureau politique se tient au Musée social. Le bureau décide à l’unanimité d’exclure le président. Éric Ciotti conteste le bien-fondé juridique de son exclusion.

Le président de @lesRepublicains fait fermer la porte du siège du parti pour interdire l’entrée aux autres dirigeants des Républicains. Sur les réseaux sociaux, c’est le déchaînement. « Ce qui se passe devant le siège de #LR est fou ! Éric #Ciotti a fait évacuer tous les salariés du siège et a fait boucler le siège à double tour pour que le bureau politique ne puisse pas se tenir à 15h… Fort Chabrol. Ces images sont tout simplement dingues. À côté, la #Cocoe, c’était une bagarre de cour de récré… #LR #Bardella. « Un vrai démocrate @ECiotti C’est ça qu’il nous faut pour la France, de la poigne, ministre de l’intérieur dans le prochain gouvernement @J_Bardella.

Xavier Bertrand invité du « 20 heures » de TF1, qualifie de « trahison » l’annonce par Éric Ciotti d’un accord avec le Rassemblement national. « En passant cet accord avec le Rassemblement national, il a fait le choix de la collaboration avec le Rassemblement national, avec l’extrême droite ». « Il nous a trahis pour une circonscription, la sienne. Il nous a trahis pour un poste de ministre. C’est misérable, c’est profondément indigne. C’est le cynisme le plus complet en politique ». « Éric Ciotti, soit il part tout de suite, soit il est exclu des Républicains ».

Bruno Le Maire : « Je ne pensais pas que le gaullisme pouvait finir en pétainisme »

Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, a immédiatement accusé Éric Ciotti d’avoir « menti » et de faire preuve de « déloyauté », après avoir dit le 16 janvier : « “Les Républicains ne feront jamais d’alliance avec le RN, nous avons des divergences idéologiques profondes et nous devons préserver notre indépendance et intégrité. » « Le chef du parti, seul, a menti dans un seul but, sans doute personnel vis-à-vis de Nice, et pour nous placer dans une situation telle qu’on ne pouvait pas nous retourner. Tout ça a été mûrement réfléchi, mûrement caché, c’est de la déloyauté, c’est un manque de droiture. »

La vice-présidente Florence Mosalini-Portelli, sur France info. « On le vire », « Éric Ciotti était le premier à critiquer les gens qui étaient partis se vendre chez Macron, qu’est-ce qu’il fait là ? Il est en train de sauver sa circonscription de Nice, ça s’appelle de la collaboration. »

Le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher sur X. « À la suite des déclarations d’Éric Ciotti, j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains ».

« Nous savons désormais qu’en juin 1940 Éric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche », a écrit Julien Dive, député sortant de l’Aisne et vice-président du parti.

Jean-François Copé : « Éric Ciotti ne parle qu’en son nom personnel. Il doit démissionner immédiatement de la présidence des Républicains, son éloge de l’extrême droite est inacceptable et contraire à toutes les valeurs que nous défendons ».

Philippe Bas, sénateur de la Manche : « Éric Ciotti ne peut plus rester le président du parti créé par Jacques Chirac pour unir la droite et le centre après sa victoire de 2002 contre Jean-Marie Le Pen. Il ne peut plus parler en notre nom ».

Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France : « Vendre son âme pour un plat de lentilles et draper cela dans l’intérêt du pays, c’est ce que j’ai toujours refusé. L’honneur, la droiture, les convictions ne sont pas des vains mots. Tout ne s’achète pas. Les Républicains doivent dénoncer immédiatement l’accord proposé par Ciotti avec le RN

Le ministre de l’intérieur, et ancien membre de LR, a comparé l’annonce par Éric Ciotti de son souhait de nouer une alliance avec le RN aux « accords de Munich », signés en 1938 entre la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne nazie et l’Italie de Benito Mussolini. Pour M. Darmanin, Éric Ciotti « enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen ». « Une honte. Français, réveillons-nous ! »

Aurélien Pradié : « Cela contribue à une dégradation de notre vie démocratique. On est chez les dingues, maintenant ça suffit« . Repoussant les appels à la démission, Éric Ciotti affirme qu’il « ne cédera pas » aux pressions et que « seuls les militants pourraient lui enlever son mandat ». « Il n’est absolument pas question que je démissionne, d’autant que je sais bénéficier de la très large confiance des militants. »

Acte IV – Jordan Bardella, Marine Le Pen, Marion Maréchal échangent, font des projets, puis renoncent.

Interrogé sur France 2, au sujet de la rupture des conversations avec Reconquête, Jordan Bardella confirme que « les discussions n’ont pas abouti ». « Pour bâtir une alliance et une majorité, il faut de la confiance. Or, j’estime que les prises de position d’Éric Zemmour tout au long de la campagne européenne, que les invectives qu’il a multipliées à l’égard du Rassemblement national et les positions parfois très excessives qu’il peut prendre ont rendu les conditions d’un accord caduc », a précisé le président du parti d’extrême droite.

Marion Maréchal (Reconquête) : « Alors que nous étions sur le point de finaliser un accord (…), Jordan Bardella m’a informée cet après-midi d’un changement de position et du refus du RN du principe même d’un accord, (…) le regrettable argument qui m’a été avancé étant qu’ils ne souhaitaient aucune association directe ou indirecte avec Éric Zemmour ».

Éric Zemmour, disant passer « sur son orgueil, sur son ego », lance un appel à une « union des droites ». « J’en appelle aux Républicains, au Rassemblement national de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, il faut un immense rassemblement pour que nous puissions gagner les élections législatives ».

Acte VLes anciens membres de la NUPES, qui se haïssent, se mettent d’accord pour présenter « des candidatures uniques dès le premier tour », le 30 juin. Constitution d’un « Nouveau Front populaire »

Plusieurs organisations juives dénoncent avec vigueur cet accord. C’est une « honte », un « accord infâme ». La France insoumise (LFI) fait régulièrement preuve d’antisémitisme. « L’antisémitisme n’est visiblement pas une question suffisamment importante pour renoncer à une alliance électorale et à quelques sièges », déplore sur X, Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). « Ceux qui accepteront de candidater sous ses couleurs en porteront la responsabilité devant l’Histoire. Il est encore temps de revenir sur cet accord infâme ». Quelle indignité ! » s’exclame le président du Fonds social juif unifié (FSJU), Ariel Goldmann. « Le plat de lentilles du Parti socialiste d’Olivier Faure, c’est une alliance avec un parti pro-Hamas ». « Minable, irresponsable et suicidaire », affirme Philippe Meyer, le président en France de l’ONG historique juive B’nai B’rith.

Acte VIEmmanuel Macron tient une conférence de presse, pour donner « l’orientation qu’il croit juste pour la nation », dans la perspective des élections législatives anticipées qu’il a convoquées.

Après avoir laborieusement cherché à justifier sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a répondu aux questions des journalistes. Interrogé sur l’éventualité d’une cohabitation avec le Rassemblement national, le président de la République a répondu : « Si le RN venait aux responsabilités, que deviendraient vos retraites, (…) vos prêts immobiliers, (…) nos valeurs, nos compatriotes d’origine diverses, vivant dans les quartiers ? ». « Non à l’esprit de défaite, oui au réveil, au sursaut républicain ! (…) L’esprit de défaite a toujours été dans les élites, toujours (…) ! J’ai fait le choix de faire confiance, confiance dans nos compatriotes ! » Applaudi par des journalistes présents sur place, Emmanuel Macron a conclu : « Je suis confiant dans la France, son avenir, il ne se construit pas dans la trahison de ses valeurs, de sa devise, de ses principes ! »

Interrogé sur une possible arrivée de Jordan Bardella à Matignon :« Cela dépend de nos compatriotes », a répondu Emmanuel Macron, « J’ai une responsabilité dans le sens où je n’ai pas apporté de réponses rapides et radicales » aux inquiétudes des Français, notamment « aux peurs, au sentiment de déclassement dans certains de nos quartiers », ajoutant que la vague d’« extrême droite » touche toute l’Europe.

« Dès qu’il y a un fait divers, il est monté en épingle partout », s’est-il justifié pointant du doigt le sentiment d’une France « Orange mécanique » présentée par les médias et sur les réseaux sociaux. Il y a une « prime à l’émotion négative, à la sur réaction, à l’épisode du moment, a-t-il expliqué. Celui qui monte, c’est celui qui porte le mieux l’épisode négatif, mais cela ne fait pas un axe de gouvernement. »

Sur le nouveau Front populaire, le président s’est contenté de dire : « S’il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe, c’est Léon Blum ». C’est une « alliance électorale qui donnera 300 circonscriptions à La France insoumise et donc à des gens qui ont assumé très clairement de ne pas condamner l’antisémitisme ». « Tous les responsables politiques démocrates sociaux et écologistes doivent se poser la question » de cette alliance, ajoutant que « Monsieur Glucksmann » avait fait « une campagne digne avec des idées fortes ». « On ne peut pas faire des alliances de boutiques pour aller à l’élection en étant en désaccord sur tout », ajoutant qu’à droite, « ils ont un président qui a fait le pacte du diable ».

Beaumarchais aurait apprécié le commentaire de Sandrine Rousseau : « De quoi tu nous parles mec ? »

Que s’est-il donc passé le 27 avril 1784, pour que la première représentation de La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro » soit restée dans les mémoires? Claude Manceron, dans le troisième tome des « Hommes de la liberté » – Le bon plaisir, raconte ainsi cette folle représentation :

« Louis XVI a cédé ; on va présenter La Folle Journée ou le Mariage de Figaro. Qui, on ? Les Comédiens français. Devant qui ? Tout Versailles et tout Paris, moins le Roi et la Reine. Ils ne sont pas là pour la radieuse envolée de la pièce de Beaumarchais, la plus hardie et la plus prophétique de l’histoire contemporaine. Le 27 avril 1784, « au flanc de la haute colline ou de la petite montagne qui se lève sur la rive gauche de la Seine, déjà presque aux lisières de Paris ? Une sédition ? Un carnaval ? Paris bouge. Rassurons-nous : ce n’est que pour une comédie. Encore que… Folle journée pour « La Folle Journée ». Dès le matin, une foule énorme se presse dans la boue, devant la façade du nouveau Théâtre Français, pour retenir les places, et pourtant le rideau ne se lèvera qu’à cinq heures et demie du soir, quand on aura allumé les quinquets. De gentilshommes à cordon-bleu sont coudoyés par les petits savoyards. Dès onze heures du matin, on dirait une émeute : la foule s’étend jusqu’à l’enceinte du Luxembourg et obstrue la rue qui descend à la Seine. Les portes sont enfoncées, la garde dispersée et les grilles tordues par la pression des assaillants. La plupart des grandes dames se sont installées dans les loges des actrices et y dînent en attendant le spectacle, pour être sûrs d’avoir une place. On relève trois morts par étouffement, après la bagarre finale qui laisse dehors quatre candidats sur cinq. Cela se passe autour de ce petit palais tout blanc, encore mal dégagé de la glaise de son chantier, que le comte de Provence vient de faire construire pour les Comédiens français, afin d’avoir lui aussi, comme les Orléans avaient l’Opéra, un théâtre à la porte de sa demeure du Luxembourg. Le futur Odéon est encore un peu isolé, dans ce quartier en plein remaniement qui est en train de prendre son visage définitif, entre le Luxembourg et le palais Mazarin. À deux pas de là, sur la colline Sainte Geneviève, on met la dernière main à la construction d’une église géante, dédiée à la patronne de Paris, empreinte du style néo antique qui va partout fleurir à Paris. Comme la ville change ! »

Cinq ans après, débutait la Révolution française.

Est-ce que le 10 juin 2024 entrera dans l’Histoire ? Assistons-nous à une crise politique ou à une crise de régime ? Ou, simplement, comme l’a dit le Président, hier, à la fin de la réunion du G7 : « On est chez les fous ! »


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Commentaires

4 réponses à “La plus folle journée depuis le début de la Ve République”

  1. Avatar de Jean-luc Guigui

    Très joli rappel historique.
    Mais en quoi le Pen, Ciotti et Bardella peuvent-ils être comparés aux révolutionnaires qui se battaient pour des raisons justes.
    Il est certain que la cause des révoltes qui peuvent naître après le 7 juillet 2024 est sans rapport avec les événements du 27 avril 1784.

    1. Avatar de Michel Desmoulin
      Michel Desmoulin

      C’est le spectacle offert qui caractérise les événements qui est comparable. En rien, les considérations politiques

  2. Avatar de Bernard ROTH
    Bernard ROTH

    Certains comportements individuels relèvent plutôt de la Cage aux Folles….

    1. Avatar de Michel Desmoulin
      Michel Desmoulin

      Par certains côtés…

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