Pour se rendre de Saint-Malo à Dinard, il faut traverser l’estuaire de la Rance. Aujourd’hui, c’est très facile, il suffit d’emprunter la route qui passe sur l’usine marémotrice dont les travaux, sous la direction de Louis Arretche, ont débuté en juillet 1963 pour se terminer en 1966. Le barrage fut inauguré le 26 novembre 1966 par le général de Gaulle, président de la République. A Dinard, nous sommes descendus à l’hôtel de la Reine Hortense. C’est le cas de le dire, car il y a une bonne quarantaine de marches à franchir avant d’arriver à la réception et presqu’autant pour accéder à sa chambre. C’est une villa de la Belle Epoque construite par un soi-disant prince russe en hommage à la reine Hortense de Beauharnais. La récompense est en haut de l’escalier ! La vue est splendide. Face aux remparts de Saint-Malo, l’hôtel surplombe la très belle plage de l’Ecluse, noire de monde avec le temps qu’il faisait. La décoration de la villa, dans le style Napoléon III, a été conservée. Les meubles, les tableaux, les objets, que le propriétaire, Marc Benoist, commente excellemment, donne beaucoup de charme à cet établissement qui symbolise parfaitement l’histoire de cette station créée en 1850 par un Américain pour concurrencer celle de Brighton, très à la mode. Nous avons eu beaucoup de chance, il faisait un temps magnifique. Le site est exceptionnel, surtout par beau temps ! Un chemin de ronde a été aménagé qui permet de découvrir la Pointe des Etétés, le beau jardin en terrasse du Port Riou et la plage de Saint-Enogat. De l’autre côté, la promenade du Clair de Lune – qui est à faire le matin contrairement au nom qu’elle porte – est très belle, avec ses parterres fleuris et ses bancs pour pouvoir admirer le paysage. Elle longe la Baie du Prieuré jusqu’à la Pointe de la Vicomté. C’est à regrets que nous avons quitté Dinard, mais d’autres sites, plus beaux les uns que les autres, nous attendaient.
Dinan – Sur ce blog, j’ai raconté le 16 juillet 2008, la libération de la ville. C’est donc avec une émotion toujours aussi grande que j’ai bavardé quelques instants avec l’occupante de la maison de la rue de la Croix dans laquelle j’habitais pendant l’occupation. J’ai ensuite jeté un coup d’œil sur la statue de Beaumanoir, au milieu de la place Duclos, montré à mon épouse les beaux immeubles de la place des Cordeliers, mangé une crêpe délicieuse chez Ahna, 7 rue Sainte Clair, et descendu le Jerzual, la rue très en pente (parfois à 35%) qui conduit au port sur la Rance après une dénivellation de plus de 75 mètres. En remontant difficilement cette longue rue pavée, j’avais une pensée pour les premiers soldats américains du 802e bataillon de la 83eDivision d’infanterie, chargés, en colonne par un, longeant les façades, qui furent les premiers à entrer, le 6 août, dans la ville que les Allemands avaient quitté la veille après avoir fait sauter deux arches du viaduc.
Le 2 août, les Américains de la 6th Armored Division (6ème division blindée US) approchèrent de Dinan. À Lanvallay, ils furent sévèrement accrochés par les troupes allemandes qui résistaient. Ils décidèrent de contourner la poche de résistance et de poursuivre leur avancée vers Brest. L’état-major décida de couvrir le repli des troupes américaines par un barrage d’artillerie et un soutien aérien dont la population eut à souffrir (une vingtaine de morts parmi les civils). Ce n’est que le 6 août 1944, qu’un groupe de reconnaissance du 802nd Tank Destroyer Battalion (802ème Bataillon antichar) apprit que Dinan et Lanvallay avaient été évacués par les troupes allemandes. Les premiers éléments pénétrèrent dans la ville par la rue du Jerzual. Dinan était libre.
Contournant Dinan par le Sud, dans la nuit du 5 au 6 août 1944, la Task Force «A » est parvenue rapidement à proximité de Saint-Brieuc. Le général Earnest trouva intacts les ponts qu’il avait pour mission de protéger et prit contact avec les FFI du colonel Eon qui avaient déjà libéré la ville de Saint-Brieuc. Il laissa sur place une compagnie du génie chargée de garder les ponts et de construire un enclos pour les prisonniers dont il ne savait que faire.
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