« L’élection présidentielle américaine est tellement importante que c’est le monde entier qui devrait voter » ! Cette boutade résume bien le retentissement mondial de cette consultation électorale regardée comme une série tour à tour délirante, tragique, choquante, mais surtout caractérisée par un suspense exceptionnel dans son dénouement et une vive inquiétude quant aux troubles qui pourraient l’accompagner. L’affaire est trop sérieuse pour en rire. Il suffit d’observer les gesticulations de Vladimir Poutine et de son ami Kim Jong-un, qui provoquent, intimident, exhibent leurs super armements, comme des souris excitées, avant que le chat apparaisse et montre ses griffes !
Entre un Donald Trump déterminé, mais imprévisible, et une Kamala Harris, compétente, mais apparemment fragile, les instituts de sondage semblent dépassés. Les mensonges, les insultes, les menaces, les exagérations, les contributions des stars du showbiz, les procédures annoncées et déjà engagées, le risque de remise en cause de l’État de droit et des institutions, brouillent les analyses. Que pensent les Américains interrogés, quand ils entendent Donald Trump, affirmer, sans rire, que seule une fraude pourrait permettre aux démocrates de l’emporter ! L’ancienne procureure générale de Californie propose de « tourner la page de la division et du chaos », qualifie son adversaire d’« homme non sérieux », « instable et dérangé », mais combien d’Américains sont sensibles à sa modération ? Il se dit que l’intelligence artificielle menace l’élection, que Moscou, Pékin et Téhéran, avec cette nouvelle technologie pourraient décupler l’impact de leurs ingérences et peser plus significativement sur les choix politiques des Américains. Réponse dans les prochains jours. En attendant, les chancelleries se préparent à tous les scénarios dans un brouillard total.
Le site « Grand Continent » (1) a analysé les modèles, plateformes et instituts qui s’essayent à prédire le nom du gagnant. À ce jeu, les indicateurs économiques penchent plus vers une victoire de Kamala Harris, tandis que les sondages et les marchés penchent plus vers Donald Trump. Donald Trump va gagner selon 7 modèles sur 10. Polymarket, le plus grand marché de prédiction au monde, avec plus de 2,7 milliards de dollars de paris engagés sur le vainqueur de l’élection présidentielle américaine, anticipe une victoire de D. Trump à 65 % contre 35 % pour K. Harris. RealClearPolitics, un des principaux agrégateurs de sondages aux États-Unis, anticipait, il y a trois jours, que Trump devrait remporter 5 swing states sur 7. The Economist pense que Kamala Harris disposerait d’une courte avance de deux grands électeurs au collège électoral. Quant à l’indice S&P 500, il se réfère à l’histoire. Quand l’indice a été positif au cours des trois mois précédant une élection, le parti au pouvoir est resté à la tête de la Maison-Blanche dans 80 % des cas. En revanche, lorsque le marché était en baisse au cours des trois mois précédant une élection, le parti sortant a perdu les élections huit fois sur les neuf dernières fois.
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