Le 7 OCTOBRE


Publié

dans

par

Les Éditions Maïa, qui avaient publié « L’Europe : l’être ou le néant ? », en mai 2019, un essai qui restituait les entretiens que nous avions eus, Jean-Paul Benoit et moi, sur l’état de l’Union européenne, publie aujourd’hui « Le 7 octobre ».

C’est un roman que j’ai eu envie d’écrire dans les jours qui ont suivi l’agression du Hamas. Je ne voulais pas, en racontant la journée particulière, inattendue, mouvementée, d’un Parisien, connaître la suite qu’Israël donnerait à cette attaque, cinquante ans après la guerre du Kippour, en 1973 ; je ne voulais pas savoir ce qui s’était réellement passé, être influencé par le flux d’informations qui a suivi, l’évolution des événements, après ce massacre.

Le récit de cette journée du 7 octobre 2023, qualifiée « d’historique » par les experts de Météo France, en raison des températures relevées, ne devait, dans mon esprit, restituer que les réflexions entendues le jour même, les interrogations, les supputations, les craintes que suscitaient les scènes apocalyptiques dans le sud d’Israël, que commençaient à raconter les premiers témoins.

Ce qui venait de se passer était un jour de gloire pour les Brigades al-Qassam, le Hamas et leurs alliés. C’était, pour les Israéliens, un jour sombre, une humiliation, un affront !

Les Éditions Maïa m’ont informé lundi, que le livre est référencé dans les librairies et à cette adresse : https://www.editions-maia.com/livre/le-7-octobre-desmoulin-michel-9791042503093/

Extrait
Quand ses pas le conduisent à nouveau près de la Fontaine Médicis, Gérard Pradel de la Bessonie constate qu’une chaise s’est libérée. Il presse le pas pour l’occuper. Une dame de son âge somnole sur le siège voisin. De l’autre côté, une jeune fille avec de longs cheveux noirs, en jeans délavés et tennis, ne relève pas la tête, quand le sénateur s’assoit. Elle est concentrée sur l’écran de son téléphone portable.

Le regard du sénateur est attiré par les images qui défilent sur l’IPhone de la jeune femme. Il se hasarde à lui demander si ce qu’elle regarde concerne les événements qui se déroulent en Israël. La jeune femme relève la tête, fronce les sourcils, cherche à identifier l’homme qui s’adresse à elle, arrache l’écouteur accroché à son oreille et, avec un léger sourire de politesse, lui répond.

  • Oui ! Je suis Israélienne, enfin, Franco Israélienne.
  • Vous êtes inquiète ?
  • Oui, non ! Je n’arrive pas à joindre ma sœur à Tel Aviv depuis le début de l’après-midi. Je ne comprends pas ce qui se passe. On voit des nuages de fumée noire qui s’élèvent au-dessus de la bande de Gaza. Il y aurait eu des prises d’otage de civils israéliens par des soldats de la force armée du Hamas. Sur une vidéo, on voit une femme au visage et aux pieds ensanglantés, les mains nouées derrière le dos, sortie du coffre d’un véhicule, puis placée à l’intérieur du véhicule par des hommes du Hamas qui lui assènent des coups.
  • Vous êtes étudiante ?
  • Oui, je suis en maîtrise de science politique.
  • Vous aimez ce coin du Jardin ?
  • J’adore ! J’y viens souvent. C’est très romantique !
  • Moi aussi, je venais souvent ici pour lire mes polycopiés, quand j’avais votre âge. Il y a bien longtemps ! Vous voyez, j’y viens toujours, quand j’éprouve le besoin de réfléchir, de tenter d’y voir un peu plus claire. Comme vous, je cherche à comprendre pourquoi, et comment, le Hamas a pris, ce matin, le risque inconsidéré de blesser et d’humilier Israël pareillement.
  • J’ai lu que le mouvement islamiste aurait neutralisé les mitrailleuses automatiques et les antennes de surveillance de la clôture de Gaza à l’aide d’explosifs largués par des petits drones, volant à basse altitude, difficilement détectables. Des terroristes seraient entrés en Israël par les airs, par la mer et par la terre, pour terroriser la population, prendre des otages, massacrer des Israéliens, des enfants, des bébés, des femmes. Il y a quelques jours, j’ai entendu pour quelqu’un dire : « J’espère que le Hamas ne prépare pas un deuxième Yom Kippour ». Près de la frontière, des habitants, et des soldats, observaient des exercices, des préparatifs, des gens du Hamas qui creusaient des trous. Ils auraient alerté, mais personne n’a voulu y faire attention. Israël est invincible.
  • Je pense que le Hamas a choisi cette date symbolique, cinquante ans après la guerre du Kippour, dans le but de provoquer un choc dans l’opinion internationale. Un choc qui aurait un tel retentissement, que la population israélienne en serait déstabilisée et douterait de son invincibilité. Avec l’espoir, aussi, que le capital de sympathie dont bénéficie Israël, dans l’opinion internationale s’amenuise.
  • Je suis réserviste. Je n’avais pas envie de servir dans l’armée sous le gouvernement actuel, mais si Israël est en danger, je vais remettre mon uniforme et rejoindre mon régiment.

Le téléphone portable de la jeune fille vibre.

  • Excusez-moi, c’est ma sœur 
  • Un visage apparaît sur l’écran. Elle appelle en WhatsApp. Les deux jeunes femmes échangent en hébreu. Gérard, discrètement, regarde ailleurs. Sa voisine, qui somnolait, quand il est arrivé, n’a visiblement pas perdu un mot de la conversation qu’il a avec la jeune fille. Elle semble même impatiente d’y participer. Gérard n’a pas le temps de l’y encourager, que la dame, de son âge, se présente

Publié

dans

par

Commentaires

2 réponses à “Le 7 OCTOBRE”

  1. Avatar de Bernard ROTH
    Bernard ROTH

    Je viens de le recevoir et vais m’empresser de le lire….
    Bernard Roth

    1. Avatar de Michel Desmoulin
      Michel Desmoulin

      Merci, cher Bernard!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.