Le monde devient une jungle dans laquelle ceux qui sont raisonnables ont de plus en plus de mal à se faire entendre et à faire des prévisions tant la violence bouleverse en permanence les données. Sans prévenir, le logiciel des relations internationales a changé. La terreur est venue s’ajouter à l’incertitude et à la peur qui régnaient à la fin de l’année 2021. La terreur, écrit Gilles Paris dans Le Monde, parce que « les prédateurs sont tous sortis de l’enclos ». L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février a été l’événement le plus marquant de l’année. Elle a rappelé à l’Europe et au monde que l’impensable, l’inimaginable, peut se produire. La guerre, à nos portes, est de retour. Une guerre hybride, où se mêlent les destructions inutiles, le chantage, le vol, les privations d’eau, d’électricité, des déportations de populations, des cyberattaques, de la désinformation, l’ingérence dans la gouvernance de pays occidentaux, le soutien de mouvements populistes. Une guerre qui se mondialise au fil des jours, avec la menace d’un « troisième âge nucléaire », des milliers de morts et de blessés. Selon l’ONU, près de 7 millions de personnes ont dû quitter leur maison sur le territoire ukrainien, et 7 autres millions ont fui l’horreur de la guerre en partant à l’étranger. Volodymyr Zelensky, à la tête d’un pays courageux, à l’esprit de défense, exceptionnel, est, de l’avis général, la « personnalité la plus importante de l’année ».
Président de la République populaire de Chine depuis 2013, Xi Jinping défie l’Occident, avec des pouvoirs encore renforcés par le congrès du PCC réuni le 16 octobre dernier. La lutte contre les conséquences du changement climatique est loin d’être suffisante, si l’on en croit les prévisions apocalyptiques. En Iran, un mouvement de contestation lancé par les femmes et soutenu par une partie grandissante de la population, prend le caractère d’une révolution, malgré la répression, les condamnations et des exécutions publiques pour terroriser les manifestants et tenter de mettre fin à la révolte. La République islamique est menacée.
La France, championne du monde du pessimisme, est déboussolée. Trop, c’est trop ! Le virus, la guerre, et maintenant la hausse des prix, de l’énergie, notamment, des salaires insuffisants pour maintenir le pouvoir d’achat. Selon un sondage récent, seul un Français sur cinq pense que l’année nouvelle sera « meilleure » que l’année qui s’achève. Le SARS-CoV-2, cet affreux coronavirus, a, au fil des mois, contaminé presque toute la population, heureusement majoritairement vaccinée. L’inquiétude demeure. Les Français semblent résignés à vivre une nouvelle année « sombre », révèle ce sondage. Insatisfaits, les Français ont voulu une chose et son contraire. Ils ont renouvelé leur confiance au président de la République, mais limité ses pouvoirs en ne lui accordant qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale.
Heureusement, la coupe du monde de football, au Qatar, très contestée, a finalement été un succès populaire avec une finale folle, elle aussi, mais qui restera longtemps dans les mémoires.
Je vous souhaite un Joyeux Noël, des fêtes de fin d’année agréables et une année 2023 moins « sombre » que les prévisionnistes l’imaginent !
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