Interrompu pour des raisons techniques, ce blog, qui depuis sa création, en 2005, commence à avoir une histoire, est à nouveau en ligne. C’est l’occasion pour moi de vous souhaiter, chers lecteurs, chères lectrices, une bonne et heureuse année 2024.

Une année nouvelle qui donne le vertige. Il faut se méfier des symboles, ils marquent profondément les esprits. L’image du chef de l’État, debout dans le parc de l’Élysée, une nuit noire d’hiver, tournant le dos à un monde représenté par les drapeaux des nations olympiques, avait quelque chose d’un pressentiment que son discours, empreint pourtant de « détermination », « d’action », « de volonté », ne parvenait pas à dissiper. Pendant que je le regardais, un souvenir m’est revenu. Mon ami Jacques Chaumont, plus jeune sénateur, dans les années soixante, m’avait raconté qu’un jour, il était entré dans un café de sa circonscription de la Sarthe, pendant que le général de Gaulle, en uniforme, s’adressait aux Français. Il demanda à son voisin : « Qu’est-ce qu’il dit ? ». Le brave paysan lui répondit : « Je ne saurais vous le dire, mais il n’a pas l’air content ! »

L’image, déjà, l’emportait sur les mots ! L’heure est grave. La France est en proie aux doutes. Ingouvernable, par la volonté populaire, le pays bafouille sa politique. L’Assemblée nationale ressemble, certains jours, à la Chambre des députés du début de l’année 1958, quelques semaines avant la fin de la IVe République.

Le monde est en ébullition. Jamais, à minuit, heure française, les grandes capitales n’ont autant donné l’impression de ne pas vivre à la même heure. Toujours, dans le domaine du symbole, la compétition, sympathique, entre les feux d’artifice tirés, dans la joie et l’allégresse, ne pouvait pas masquer les ambitions de puissance, les menaces, exprimées, sous forme de vœux, par un certain nombre de chefs d’État, au nom de la paix !

Dans ce monde, qui n’est plus en désordre, mais en plein chaos, de nombreuses élections, lourdes de conséquences, vont se dérouler en 2024. Les citoyens des pays membres de l’Union européenne seront invités entre le 6 et le 9 juin, à élire leurs eurodéputés. Est-ce que l’Union européenne et son nouveau Parlement, auront la volonté et la capacité d’empêcher Benyamin Nétanyahou et Vladimir Poutine, de prolonger les opérations militaires « spéciales » qu’ils ont entreprises pour protéger « leurs intérêts » ?

À Taïwan, dans quelques jours, les habitants vont décider de leur avenir sous la menace d’une République Populaire de Chine plus agressive que jamais. Aux États-Unis, les Américains, au bord de la guerre civile, ont, jusqu’au 5 novembre, pour décider s’ils donnent à nouveau les clés de la Maison Blanche à « l’ogre », l’imprévisible et dangereux Donald Trump, ou s’ils prolongent le mandat d’un président âgé dans une période de tempête. Même si ce président diminué s’est révélé compétent, gère habilement la situation en Ukraine et développe brillamment l’économie de son pays avec le projet de loi sur les infrastructures, le Chips and Science Act, et l’Inflation Reduction Act.

Les autres élections devraient réserver moins d’incertitudes, mais ne sont pas plus rassurantes, pour autant, en Iran, en Russie, en Algérie, au Sénégal, en Inde et au Royaume-Uni, entre autres.

« En 2024, 60 % du PIB mondial sera concerné par des élections, et aucune région ne sera épargnée », préviennent les économistes d’Allianz Trade. Pour l’instant, sur le plan économique, tout va bien. Pourvu que ça dure ! Si les choses tournaient encore plus mal à Gaza et en Mer Rouge, les prix du pétrole pourraient atteindre, voire dépasser, 150 dollars le baril. Dans ce cas !

2024 sera aussi l’année des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre, dans un environnement international qui ne sera pas le meilleur et dans des conditions de sécurité délicates. Enfin, 2024 sera un rendez-vous du souvenir important, sans doute le dernier, pour les survivants du débarquement des alliés en Normandie, il y a 80 ans. Le 8 décembre 2024, la cathédrale Notre-Dame de Paris ouvrira à nouveau ses portes, dans la joie, aux fidèles et au public.

L’année 2024 donne le vertige, mais nous avons le devoir d’être optimistes.

Bonne année !