La Croisette, à Cannes, est connue dans le monde entier. Le Festival, dont la 68^ème édition débute ce soir, y contribue grandement, mais la ville organise, à longueur d’années, de très nombreuses manifestations et festivals qui assurent la notoriété de Cannes.

La Croisette fait partie de ces quelques sites, peu nombreux, où se concentrent les plus grandes fortunes. Le Carlton, le Martinez, le Majestic font rêver. Mais, comme le disait Paul Valéry, « L’ère du monde fini commence. » C’est-à-dire qu’il n’y a plus de place pour construire.

Depuis la construction du Noga Hilton et du Gonnet de la Reine, à la fin des années 80, de la Réserve Miramar dans les années cinquante, du « Grand Hôtel » en 1965, ou du « Palais Croisette » les opportunités foncières n’ont pas été nombreuses. En 1994, COGEDIM Méditerranée, que je présidais alors, entreprit la construction du « 77 Croisette », sur l’emplacement du  modeste hôtel Palma. Lancé comme un film, au moment du Festival de Cannes, cet immeuble connut un succès exceptionnel en pleine crise immobilière à Cannes, comme ailleurs. La rareté, la situation, étaient pour beaucoup dans ce succès, mais c’est surtout l’œuvre architecturale des architectes, Brante et Vollenweider, qui fut saluée le 5 décembre 1996, le jour de l’inauguration, et constitua un événement. Les invités, réunis dans l’appartement du dernier étage, acheté par un Koweitien à plus de 100 000 Francs le m2, découvrirent la vue époustouflante dont bénéficie cet emplacement. De nuit, l’immeuble était magnifique. La lumière qui éclairait les balcons donnait tout à fait l’impression d’être en bateau, en croisière.

Au pupitre, pour prononcer le discours d’inauguration, j’ai le souvenir que j’avais une pensée pour mon ami Christian Guéry, journaliste, responsable de la rubrique immobilière du Figaro Magazine, qui m’avait dit, en 1994, « Michel, vous allez réussir ; je ne sais pas si vous le savez, mais dans la symbolique des chiffres, le 77 est un chiffre excellent ! »

Aujourd’hui, quelques heures avant la première montée des marches du 68e Festival de Cannes par les membres du Jury des longs métrages, présidé par Joel et Ethan Coen, qui remettront la Palme d’or le 24 mai prochain, le Figaro immobilier invite ses lecteurs à visiter l’immeuble construit par Eiffage immobilier en face des marches du palais des festivals. Mis en vente à 38.000 euros le mètre carré, le «7 Croisette», bénéficie d’une situation unique. Dans cet article, le responsable du programme, M. Fabrice Bertini, vante «  l’architecture du bâtiment qui rappelle la mer, les bateaux, les vagues… » Comme au « 77 Croisette », « l’appartement du dernier étage, avec ses 150 mètres carrés et sa terrasse (quasiment) aussi grande que l’appartement », est exceptionnel et sa vue époustouflante. Il a déjà été vendu.

Certains sites, certains emplacements, à New York, à Londres, à Paris, ignorent les crises. Les prix résistent et ont même souvent tendance à augmenter. A Londres, une étude récente du Cabinet Deloitte, mentionne que les prix ont encore bondi de 18%. Depuis 2007, année du début de la crise économique et financière, les prix de l’immobilier de luxe ont crû de 26% à Paris et de 36% à Londres.

En Angleterre, contrairement à ce qui se passe en France, la croissance, revenue, est en grand partie tirée par l’immobilier. Le « Funding for lending » destiné à injecter des liquidités dans l’économie britannique, et le « Help to buy » dédié à l’immobilier, ont stimulé l’activité économique. L’attractivité de Londres, pour cette raison et pour quelques autres, notamment la langue et une réglementation fiscale plus favorable pour les non-résidents, demeure supérieure à celle de Paris.