L’Union pour la Méditerranée est en panne.


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Le Président de la République, dans le discours qu’il avait prononcé devant les ambassadeurs le 26 août 2009, avait été très clair. « Il n’y aura pas de paix entre Israël et les Palestiniens si la colonisation se poursuit », avait-il dit. « C’est une erreur de penser qu’on peut continuer un processus de colonisation et espérer la paix. » C’est pourtant ce qui s’est passé. Non seulement la colonisation n’a pas cessé mais elle s’est intensifiée. Dans ces conditions, on est d’ailleurs en droit de se demander si Israël veut vraiment la paix mais c’est une autre histoire.
Le Président de la République, qui s’est donné tant de mal le 14 juillet 2008 pour réunir tous les pays concernés par le projet d’Union pour la Méditerranée, ne peut que constater, une fois de plus, comme pour le Processus de Barcelone, que ce beau projet, vital des deux cotés de la Méditerranée, bute sur l’absence de solution au conflit israélo-palestinien. Dans le même discours, il s’était engagé à prendre des initiatives, à l’automne 2009, et à proposer à tous les pays membres de l’UPM de tenir un deuxième sommet qui aurait accompagné la reprise des négociations de paix. Il doit se rendre à l’évidence, aucun responsable arabe des Affaires étrangères ne veut s’asseoir à la même table que le ministre israélien Avigdor Lieberman. L’Union pour la Méditerranée est donc en panne.
L’Espagne, très concernée par la relance de ce projet, va tenter de remotiver ses partenaires européens pendant sa présidence de l’Union européenne, au premier semestre de 2010, mais la tâche sera ardue, pour ne pas dire impossible. Au Caire, il y a quelques jours, il n’y avait pas grand monde autour du ministre français Bernard Kouchner. L’Egypte boude depuis que son candidat à la direction générale de l’UNESCO n’a pas été choisi, l’Algérie depuis le début, fait plus que traîner les pieds, la Turquie aussi, à sa façon. Les Jordaniens et les Tunisiens, quant à eux, espèrent des postes de vice-président ou de secrétaire général. Bref, il ne reste que « la petite cuisine, dans la petite casserole » . Les grandes ambitions sont retombées ; on se contentera dans un proche avenir de quelques initiatives qui ne fâchent pas pour l’emploi, les femmes, l’énergie solaire, la dépollution de la Méditerranée.
Confronté à la dure réalité, le Président de la République ne peut que regretter les mots très durs qu’il avait eus pour ses prédécesseurs qui n’avaient pas été capables de faire avancer ce dossier. Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets !


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