La crise économique et financière mondiale, d’une part, et le phénomène de pandemie que provoque la diffusion dans le monde entier du virus H1N1 ont de quoi troubler les habitants de la planète. Dans un cas comme dans l’autre, la vitesse à laquelle circule l’information, donne aujourd’hui à la communication, une puissance inouïe. Il faut s’en réjouir, même si réalité et virtualité se confondent souvent et engendre des conséquences qui ne sont pas toujours raisonnables et rationnelles.
La première constatation commune que l’on peut faire, c’est que dans ces deux formes de crise, c’est précisément le manque d’information et de réaction rapide qui avait provoqué la gravité de la crise de 1929, sur le plan économique, et celle de la grippe « espagnole » en 1918.
En 2008, la concertation des chefs d’Etat des vingt pays les plus puissants du monde et la coordination des plans de relance et des décisions monétaires, se sont faites très rapidement et sans drame avec un sens des responsabilités de la part de la communauté internationale, sans précédent.
Il avait fallu attendre 1932 pour qu’un minimum de concertation et de mesures s’exprime. En ce qui concerne le virus H1N1, toute comparaison avec la grippe dite « espagnole » serait sans fondement. En 1918, les pays touchés, à l’exception de l’Espagne, avait préféré taire l’existence de l’épidémie, en pleine guerre, pour ne pas miner le moral de la population. C’est précisément parce que l’Espagne, pays neutre, a admis être le premier pays européen touché que la grippe a pris le nom de « grippe espagnole ».
Faute de coordination et d’informations, l’Organisation mondiale de la Santé n’existait pas encore, faute d’antibiotiques et d’antiviraux, faute d’infrastructures sanitaires et d’hygiène dignes de ce nom, la pandémie a été en peu de temps la plus mortelle de l’histoire, plus grave encore que celle de la peste noire. L’Institut Pasteur a estimé à 30 millions le nombre de morts dans le monde. D’autres estimations plus récentes font état de près de 100 millions. Le nombre de malades aurait atteint le nombre d’un milliard, soit cinquante pour cent de la population mondiale de l’époque. En France, on estime à 408 000 le nombre de victimes au cours de l’hiver 1918-1919. La censure de guerre ayant limité l’écho de ce désastre qui s’ajoutait à celui d’une guerre monstrueuse.
Certains pensent qu’aujourd’hui les autorités « en font trop » tant sur la gravité de la crise économique que sur celle de la crise sanitaire. Instruits par les précédents de 1929 et de 1918, et disposant de moyens modernes d’information, les chefs d’Etat et de gouvernement ont aujourd’hui les moyens de réduire les effets de ces crises et de faire en sorte que la sortie de crise économique soit accélérée et que la grippe soit réduite à une grosse grippe même si elle devait toucher, en fin d’année, 20 ou 30% de la population.
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