Enfin, nous ne pouvions pas quitter cette région sans voir, entre Plouha et Pléhedel, la Chapelle de Kermaria an Iskuit bâtie au XIIIe siècle et classée aux monuments historiques. Le porche s’ouvre sur une baie en ogive supportée de part et d’autre par de petites colonnettes. À l’intérieur, des statues en bois polychrome des douze apôtres (onze, en réalité, car Saint Luc a disparu en 1901). À l’extérieur, deux niches, aujourd’hui vides, recevaient encore au début du XXe siècle les statues de saint Pierre et saint Paul. Très abimées par le temps, elles ont été retirées et placées à l’intérieur, dans le coeur, près de l’autel. La porte intérieure du porche est surmontée par une Vierge en pierre polychrome. Les nefs sont voûtées en bois avec, de part et d’autre, la fresque de la Danse macabre. La chapelle de Kermaria serait, avec l’église de Kernascléden dans le Morbihan, le seul sanctuaire de Bretagne à posséder une fresque représentant l’art macabre du Moyen Âge. On peut y observer le pape, l’empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l’archevêque, le chevalier, l’évêque, l’écuyer, l’abbé, le bailly, l’astrologue, le bourgeois, le chartreux et le sergent. «
Ces images, si bien accordées à la pédagogie de la peur que pratiquait l’église, auraient dû me terroriser et je me demande aujourd’hui comment il se fait que j’ai conservé de cette visite un souvenir si apaisant », écrit Mona Ozouf dans son « retour sur une enfance bretonne ». Sa toute jeune institutrice de Plouha avait organisé, pour ses élèves de la « laïque », la visite de la chapelle située à seulement 3 kilomètres du bourg. Au sujet des figures peintes, qui se tiennent par la main, Mona Ozouf évoque surtout le connétable. « De connétable, je n’en connais qu’un, celui que la maison exècre, le traitre Du Guesclin, et je ne suis pas fâchée de le voir malmené par un squelette. Je me souviens qu’en lisant ces lignes, mon sang de Dinannais d’adoption n’avait fait qu’un tour !
Ainsi s’achève le récit d’une semaine passée en Bretagne, dans les pas de celui qui a rendu la liberté à la Bretagne au mois d’août 1944. Sous les ordres d’Omar Bradley, le général Georges Patton était considéré par les Allemands comme le meilleur général américain. Aux yeux des historiens, et des spécialistes, Patton est un des meilleurs spécialistes de l’attaque-éclair et l’un des premiers, dès 1930, à avoir préconisé la « Blitzkrieg que les Allemands appliquèrent en 40. Avec cette tactique, la IIIe Armée fut capable de parcourir 1 000 kilomètres en seulement quinze jours, au mois d’août 1944
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